tourbière Malbaie - parc des Grands-Jardins - 7 juillet 2019


Nous n'avons pas été longtemps dans le secteur de la tourbière avant de nous rendre compte de la situation; les quantités et la variété n'étaient pas au rendez-vous. Le printemps tardif se fait donc encore sentir dans cet écosystème aux conditions climatiques particulières. Malgré cela nous avons quand même atteint un objectif que nous nous étions fixé plus tôt; observer enfin une femelle Aeschna septentrionalis.

Depuis 2017, l'année des premiers inventaires à la tourbière Malbaie, nous n'avions encore capturés aucune femelle. Il apparaît donc évident, contrairement aux mâles, que tout au long de leur processus de maturation les femelles se tiennent loin des sites de pontes. C'est lorsqu'elles reviennent vers leur lieu d'émergence, là où les mâles les attendent, que nous avons probablement observés des tandems à l'occasion.                      

C'est en marchant dans la tourbière et tout en nous éloignant du secteur où nous observons normalement A. septentrionalis que fortuitement, parmi les quelques épinettes noire rabougries, je capture une libellule que je semble avoir dérangé. À travers les mailles du filet je reconnais tout de suite le "pattern" des motifs situés au niveau du thorax indiquant qu'il s'agit de A. sitchensis ou A. septentrionalis. En main le premier constat semble évident car la taille de l'insecte et les motifs de l'abdomen pointent vers Aeschna sitchensis. Toutefois il semble un peu tôt en saison pour observer cette espèce et je décide de vérifier à la loupe un des critères très important pour différencier A. sitchensis et A. septentrionalis; le T-Shape en vue de dessus. J'y regarde à deux fois et je me rend compte qu'il ne s'agit pas du motif de A. sitchensis et en plus la longueur du point de contact entre les deux yeux ne correspond pas non plus à cette dernière. Je reprends l'exercice au complet en observant à nouveau cette libellule. Elle est notablement plus petite que les mâles d'A septentrionalis que nous observons habituellement et sa taille s'apparente plutôt à celle d'Aeschna sitchensis. Les motifs de l'abdomen semblent ceux d'Aeschna sitchensis mais les critères spécifiques à A. septentrionalis sont bien présents au niveau de la tête. J'appelle Guy pour lui demander son avis puis je lui remet la libellule. Son verdict tombe et confirme mes doutes; une femelle Aeschna septentrionalis. Différencier ses deux espèces peut-être "tricky" et cette expérience m'a rappelé celle du premier mâle que nous avions capturé à la tourbière Malbaie en 2017. À ce moment nous avions été complètement berné (http://libellulesquebec.blogspot.com/2018/01/decouverte-dune-population-daeschne.html) !

Voici donc quelques photographies de cette femelle Aeschna septentrionalis. Comparez là avec celle d'Aeschna sitchensis capturée au même endroit le 20 juillet 2017. Portez particulièrement attention aux images "vues de dessus" et remarquez surtout les détails du "T-shape" et la longueur du point de contact entre les yeux.


Aeschne septentrionale - Azure Darner - Aeshna septentrionalis - femelle en vue latérale - 7 juillet 2019




Aeschne septentrionale - Azure Darner - Aeshna septentrionalis - femelle en vue dorsale - 7 juillet 2019



Aeschne septentrionale - Azure Darner - Aeshna septentrionalis - femelle en vue de dessus - 7 juillet 2019



Aeschne à zigzags - Zigzag Darner - Aeshna sitchensis - femelle en vue latérale - 20 juillet 2017



Aeschne à zigzags - Zigzag Darner - Aeshna sitchensis - femelle en vue dorsale - 20 juillet 2017



Aeschne à zigzags - Zigzag Darner - Aeshna sitchensis - femelle en vue de dessus - 20 juillet 2017





Alain Côté
Peter Lane
Guy Lemelin
Maurice Raymond


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